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Minoterie Calico

Minoterie Calico: la haute technologie dans la transformation du maïs

Études de cas - 2024/01/11
Minoterie Calico

Résumé de la problématique

Fondée en 2020, la Minoterie Calico est le seul transformateur de maïs biologique destiné à la consommation humaine au Canada. Établie à Saint-Paul, dans Lanaudière, cette usine se spécialise dans la production de farine et de semoule de maïs biologique, destinées à la confection d'une gamme variée d'aliments, comme les pâtes et le pain, incluant des produits sans gluten. La jeune entreprise tire sa matière première d’un réseau de producteurs de même que de la Ferme Bonneterre, exploitée par des dirigeants de la Minoterie. En se lançant dans la transformation du maïs, ils souhaitaient contribuer à l’ouverture de nouveaux marchés pour la filière québécoise. Dotée d'équipements à la fine pointe de la technologie, la Minoterie Calico se positionne stratégiquement sur le marché en alliant innovation et automatisation pour optimiser sa production.

Apprentissages clés

1. S’entourer des bons partenaires, c’est la clé

Calico a misé sur la collaboration avec des partenaires de choix pour assurer le succès de la construction de sa nouvelle usine technologique. Cette stratégie s’est révélée fondamentale dans la mise en place de sa vision novatrice. Calico a notamment fait affaire avec Inno-centre qui offre des services-conseils aux PME dans leurs projets d’innovation. Grâce au soutien de leurs experts, l’entreprise a pu définir avec précision son offre, ainsi que clarifier sa vision et sa mission, des étapes cruciales dans l'élaboration de son plan d'affaires.

Calico s’est aussi associée avec des équipementiers de renommée internationale pour répondre à ses besoins spécifiques. Pour les opérations d'extraction, elle a choisi de faire affaire avec Bühler, un manufacturier de machines industrielles suisse ayant une filiale spécialisée dans le maïs aux États-Unis. En outre, pour l'automatisation de sa ligne d'emballage, elle a fait confiance à Premier Tech, une entreprise établie à Rivière-du-Loup.

La compréhension et la capacité des partenaires à s'aligner à leur vision étaient primordiales pour les associés. «Nos choix n’ont pas été basés uniquement sur des critères financiers. On a parfois privilégié des soumissions plus onéreuses en raison de la qualité de l'accompagnement offert», souligne Malorie Aubé, directrice générale de Minoterie Calico.

2. Les choix technologiques peuvent définir le succès… ou l'échec d'un projet d'usine

L'importance de développer une bonne compréhension des technologies émergentes et existantes ne peut être sous-estimée, selon Mme Aubé. Les associés n’avaient pas nécessairement une expertise approfondie en matière d’automatisation et de robotisation. La responsabilité de faire les bons choix reposait néanmoins sur leurs épaules alors qu’ils étaient confrontés à une gamme de solutions proposées par les différents équipementiers. La nécessité de recherches approfondies est donc devenue évidente. Après tout, ces décisions ont des implications à long terme sur l'efficacité, la durabilité et la rentabilité de l'usine.

3. Miser sur le savoir-faire local, c’est optimal

Dans le secteur industriel, les solutions clés en main promettent une mise en œuvre sans tracas, en fournissant tout le personnel nécessaire – électriciens, installateurs et autres spécialistes. Ce n’est toutefois pas la voie qu’a choisie Calico. Elle a plutôt préféré s'appuyer sur des fournisseurs locaux pour divers types de travaux, plutôt que de dépendre entièrement des équipementiers. Cette décision s'est avérée judicieuse pour plusieurs raisons. Ces entreprises restent dans la région et sont motivées à maintenir une relation durable avec l’usine. Ils visent la recherche de solutions, ce qui crée une dynamique de travail plus collaborative et plus facile, estime Malorie Aubé, qui a aussi découvert qu'en s'adressant au marché local, elle pouvait accomplir les tâches requises avec moins de personnel et dans un délai plus court que ce qui était estimé par les équipementiers.

Le défi

Les frères Sylvain et Richard Raynault de la Ferme Bonneterre sont producteurs de soya, de blé et de maïs certifiés biologiques depuis 2014. Malgré une offre croissante en maïs, ils trouvaient peu de débouchés pour cette céréale en raison de l’absence de transformation pour la consommation humaine. La demande de l’industrie alimentaire, qui devait s’approvisionner aux États-Unis à fort prix, était pourtant grandissante. Afin de rendre la production de maïs biologique plus rentable, ils se sont associés à Malorie Aubé, agronome de formation, pour construire la Minoterie Calico, la première usine de transformation de maïs biologique au Canada. «Pour assurer la pérennité de la filière de l’agriculture biologique au Québec, il fallait développer de nouvelles opportunités de marché», explique-t-elle.

La solution

La nouvelle usine a été implantée sur un terrain adjacent aux installations de la Ferme Bonneterre qui comprenait déjà un centre de grain pouvant alimenter la minoterie. Pour profiter pleinement d’un marché mondial en pleine expansion, les associés ont misé sur la technologie pour favoriser la productivité et la transformation de manière durable. «Cela nous permet d'avoir une capacité de production annuelle de 10 000 tonnes qui est de classe internationale. Notre usine intègre les meilleurs équipements disponibles qui garantissent une constance de production kilo après kilo. C'est important pour gagner la confiance de la clientèle», affirme Malorie Aubé.

L’application

Dès le nettoyage jusqu'à l'emballage, chaque étape est orchestrée par des équipements de haute précision. Seul le transport des palettes par chariot élévateur requiert une intervention humaine. Mais l'innovation ne s'arrête pas aux portes de l'usine: elle s'étend aux champs, où des outils numériques évaluent le taux d'extraction du maïs et garantissent l'absence d'OGM dans les cultures biologiques.

Grâce à la photographie numérique et à l’infonuagique, Calico peut prédire avec précision la qualité de la récolte et le ratio de grain qui sera extrait pour produire de la farine et de la semoule. Ces données permettent d'ajuster les taux d'extraction, optimisant ainsi le rendement et réduisant les coûts.

Les avantages de ces technologies sont multiples: réduction des besoins de main-d'œuvre, amélioration des conditions de travail et gains en efficacité énergétique.

Les machines, programmées pour s'activer de manière séquentielle, minimisent la consommation électrique. Dans le domaine de la gestion de l'eau, l'usine atteint un niveau zéro déchet, en utilisant l’eau seulement au volume nécessaire. Aussi, grâce à deux systèmes distincts, l'entreprise élimine pratiquement tout dégagement de poussière, un exploit notable pour une minoterie. Enfin, ces technologies servent d'assurance qualité et garantissent une logistique de transport facilitée.

Les conditions de succès

Aujourd'hui, l'innovation technologique n'est pas un luxe, mais une nécessité. L'exemple de Calico illustre parfaitement cette réalité. En choisissant d'investir massivement dans les technologies de pointe dès la phase initiale du projet, l’entreprise a établi une norme qui atteint un standard international.

Récemment, lors de la visite de clients potentiels du Japon, un pays réputé pour son exigence en matière d'innovation et de qualité, l'usine a reçu un commentaire révélateur. «Bien que l’on se félicitait de nos avancées technologiques, ces clients ont considéré nos installations comme normales, raconte Malorie Aubé. Si on avait opté pour une approche plus conservatrice, investissant projet par projet, on risquait de passer à côté d'opportunités sur le marché international.»

Il faut aussi calculer les coûts de mise à jour pour rattraper le progrès technologique. qui peuvent être importants voire supérieurs à ceux d'une intégration immédiate des dernières innovations. «Dans un monde où l’évolution technologique est rapide, c’est à prendre en considération», conseille Mme Aubé.

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